J’inaugure, avec cet article, une nouvelle rubrique intitulée “les coulisses d’une photo”. Je vais y décortiquer une photo que j’ai prise, en expliquant :

• • • le point de départ de la prise de vue : idée, inspiration, objectif,…, bref, ce que je voulais obtenir avec cette photo,
    • la prise de vue : le choix du matériel, les réglages, les difficultés que j’ai rencontrées,
    • le post-traitement : le choix de la photo finale (et pourquoi je n’ai pas retenu les autres clichés) et les étapes de post-production.

J’espère que cette nouvelle rubrique te plaira. N’hésite pas à donner ton avis en commentaire et à poser des questions si un point n’est pas clair ou si tu veux plus de détails.

Nous sommes le 30 avril, après ma journée de travail, et je veux faire une photo de muguet à partager sur Instagram le lendemain, 1er Mai. Seules quelques clochettes sont ouvertes sur les brins de muguet de mon jardin : pas question donc de faire un bouquet. Mais je vais pouvoir photographier des clochettes directement en place. Je n’ai pas énormément de temps devant moi car le ciel est gris et il va vite faire sombre. En plus, il va certainement pleuvoir. Donc c’est parti pour la séance photo du jour.

Pour cette séance photo, je choisis mon objectif macro : pas d’hésitation puisque que je veux faire une vue en gros plan du muguet. Je pourrais aussi utiliser mon zoom comme je l’avais fait l’an dernier pour cette photo mais l’objectif macro permet d’obtenir plus de flou de profondeur de champ. Utiliser le zoom dans ce cas permettrait par exemple de shooter les brins de muguet situés au milieu du massif, sans y pénétrer, ou tout au moins d’avoir une position plus confortable que accroupie avec l’apn au milieu des fleurs ! Mais j’ai envie d’utiliser l’objectif macro pour cette séance : je ne l’avais pas encore l’an dernier ; je l’ai reçu à Noël et je m’en sers beaucoup depuis.

La difficulté de photographier avec un objectif macro, c’est que la zone de netteté est toute petite, et d’autant plus petite que l’on est prêt du sujet, ce qui est mon cas ici. La prochaine fois, il faudra d’ailleurs que je teste les fonctions focus stacking et focus bracketing de mon appareil photo qui permettent de fusionner plusieurs photos (comme expliqué dans cette vidéo).

Autre problème : seules quelques clochettes sont ouvertes et je n’ai pas énormément de choix pour photographier le plus joli brin, avec le plus bel arrière plan.

Première série de photos et retour sur l’ordi pour les regarder : cette première photo est pas mal mais la mise au point n’est pas faite au bon endroit. L’arrière plan est trop fouillis à mon goût et ne met pas en valeur les clochettes. Mais c’est surtout le problème de mise au point qui me fait rejeter cette version.

Côté réglage, j’ai choisi, comme souvent, le mode priorité ouverture. J’ai fixé l’ouverture à f/3.5. Je ferai prochainement un article consacré à l’ouverture et à la profondeur de champ mais en attendant, tu peux regarder le Live consacré aux modes de prise de vue (replay disponible ici).

Premier essai : l’arrière plan est un peu trop fouillis, et la mise au point n’est pas faite au bon endroit.

Je repars dans le jardin pour refaire une série : deuxième tentative pour photographier un brin entier, mais je fais aussi quelques photos de clochettes en gros plan pour voir ce que ça donne. Dans cette nouvelle série, deux photos retiennent mon attention. La première, celle d’un brin entier, a un arrière plan plus satisfaisant que la précédente photo : pas de barre verte verticale sur la gauche de l’image. J’aime le croisement des deux lignes formées par la tige du muguet et par la feuille en arrière plan. Par contre, la clochette qui est nette est justement celle qui est la plus abimée. Finalement, ça ne me plait toujours pas. Je vais regarder les photos d’une clochette seule.

Deuxième essai : l’arrière plan me plait mieux (peut-être un peu sombre, mais ça peut se corriger en post-traitement). Par contre, la mise au point est faite sur la clochette la plus abimée. Dommage.

Dans ce 3e essai, la composition est pas mal mais c’est dommage qu’on ait une ligne verte qui vient couper la clochette. Une ligne verticale plus sombre traverse aussi la photo de part en part : ce n’est pas très joli (c’est une herbe folle dans le massif). En plus la mise au point sur la clochette n’est pas parfaite, donc bof. Je vais refaire une série avant qu’il pleuve.

Troisième essai : toujours l’arrière plan qui pose problème. Une tige d’herbe haute forme une ligne sombre en travers de l’image, ce qui n’est pas très joli. Et la mise au point est un peu approximative.

Dernière série de photos qui, cette fois, sera la bonne. Je sais maintenant ce que je veux : une photo d’une seule clochette (et je ne veux pas devoir refaire une 4e série ; d’ailleurs il commence à pleuvoir et il fait déjà un peu sombre). Donc je soigne bien ma prise de vue. J’ai repéré une clochette qui dépasse derrière une feuille : si je me place correctement, la feuille va former comme un drapé sur le côté, ça me plait bien. Voilà donc la photo finalement choisie, à l’issue d’une troisième série.

Dernier essai : c’est finalement la photo choisie, avant post-traitement.

Une précision sur ma façon de travailler sur cette série : j’ai fait ces photos dans mon jardin, et il était plus simple de vérifier les photos directement sur mon ordinateur, quitte à ressortir pour faire une nouvelle série si le résultat ne me convient pas (ce que j’ai d’ailleurs fait deux fois). Du coup, le choix de la photo finale se fait plutôt pendant la séance de prise de vue. Quand je suis en balade ou que je n’ai pas l’ordinateur sous la main, je fais davantage de clichés avec différentes compositions et différents réglages, même si à la fin, je n’en retiens qu’une seule (voire pas du tout si les photos ne sont finalement pas satisfaisantes). Dans ce cas, le choix de l’image finale est partie intégrante de l’étape de post-traitement.

La photo est choisie, il me reste à procéder à l’étape du post-traitement. Je commence par corriger légèrement le contraste et l’exposition. Je diminue les hautes lumières pour retrouver un peu de détails sur la fleur blanche, et j’éclaircis les ombres pour une rendu général plus lumineux.

La principale étape du post-traitement sera ici un simple recadrage : je souhaite recadrer au format carré, puisque la photo est destinée à être publiée sur Instagram. Je vais ainsi pouvoir supprimer la zone plus claire sur la droite de l’image. En recadrant, je vais aussi amplifier l’effet de drapé en supprimant la partie gauche de la feuille, et en ne conservant que la zone où les nervures sont apparentes. Je recadre précisément, de façon à ce que le bord de la feuille parte de l’angle en bas à droite de la photo.

Pour finir, j’utilise les outils de correction de bruit proposés par Lightroom pour réduire le grain légèrement visible dans la zone unie de la photo.

La photo finale.

Et voilà, c’est terminé. Je peux maintenant programmer ma publication sur les réseaux sociaux pour le samedi 1er mai au matin !

J’espère que tu as aimé ce billet. Et n’hésite pas à me dire ce que tu penses de cette nouvelle rubrique.

DETAILS TECHNIQUES :

• Boitier : Olympus OMD EM1 – Mark III
• Objectif : Zuiko 60 mm F2.8 macro
• Réglages : 1/125 s – f/3.5 – 60 mm – ISO 2000*
• Photo prise le vendredi 30 avril 2021 à 16h45, Boissy La Rivière (Essonne)

* La sensibilité ISO est un peu élevée (l’appareil était réglé en ISO automatique). Ce boitier supporte la montée en ISO sans trop de difficulté mais un léger bruit apparaît après le recadrage. La prochaine fois, je veillerai à ne pas dépasser 1600.

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