Eclipse de soleil du 21 août 2017 : la séance photo
C’était il y a tout juste un an ; nous étions dans le centre de l’Oregon et assistions à une éclipse totale de Soleil. Nous avions préparé cet événement de longue date et en avons profité pour faire un grand voyage dans le nord-ouest américain. Cela fait maintenant un an que je vous propose de suivre les différentes étapes de ce voyage ici-même. Et j’ai pensé que l’éclipse méritait bien un billet spécial, que je vous présente donc aujourd’hui.
Cela faisait près de trois ans que nous avions en tête de faire ce voyage pour observer l’éclipse : une éclipse totale de Soleil qui a lieu pendant les vacances scolaires, et visible depuis un pays facilement accessible, qui est aussi une chouette destination de vacances, ça n’arrive pas tous les jours.
1. Observer une éclipse : la destination
La première étape pour préparer ce voyage a été de choisir le lieu d’où nous verrions l’éclipse. La zone où l’éclipse totale était visible s’étendait sur une bande d’une centaine de kilomètres de large, allant du nord-ouest des Etats-Unis (en Oregon) jusqu’au sud-est (en Caroline du Sud).
Il y a plusieurs critères à prendre en compte pour choisir le lieu idéal : l’un d’eux est la durée de la phase de totalité, qui, pour cette éclipse, dure entre 2 minutes et 2 minutes 40 selon la position sur la bande de totalité (certaines éclipses, rares, durent plus de sept minutes). C’est dans le Kentucky que l’éclipse est la plus longue, mais les chances de beau temps n’y sont pas les meilleures. Car le critère météo est un autre élément de choix, évidemment le plus important : dans quelle région a-t-on le plus de chance d’avoir du beau temps ? Pour nous aider, nous avions trouvé sur le web des prévisions détaillées, état par état, qui indiquaient quel était le meilleur endroit pour voir l’éclipse. C’est ce qui nous a amené dans ce coin de l’Oregon, très sec par rapport à la côte ouest de l’état.
Le trajet de l’éclipse (source : NASA’s Scientific Visualization Studio)
Bone Creek, quelques miles au sud de Kimberly. C’est de là que nous avons observé l’éclipse.
Lever de soleil sur la colline le matin du 21 août.
2. Photographier une éclipse
Coté photo, je n’avais, au départ, pas réellement prévu de faire de photos de l’éclipse : je voulais profiter du spectacle, et pas passer les deux précieuses minutes de la totalité à m’occuper des réglages. D’autant que c’était notre première éclipse ; lors de l’éclipse qui avait eu lieu en France en août 1999, des nuages s’étaient invités pendant la totalité.
Finalement, comme j’avais reçu en cadeau d’anniversaire un petit pied photo pliable, j’ai pensé qu’après tout, je pouvais le glisser dans la valise et faire quelques photos lors de la phase partielle : ça passerait le temps, car il faut quand même attendre plus d’une heure avant la totalité. Je n’avais même pas réfléchi aux réglages ; je m’en suis occupée une fois sur place, en attendant que ça commence.
9h08 : l’éclipse commence
La première partie de l’éclipse
Derniers instants avant la totalité
3. Matériel et réglages
Pour réaliser ces photos, j’ai utilisé un appareil photo hybride Olympus (le OMD E-M10 Mark II), avec un objectif 40-150 mm. J’avais donc emporté mon petit pied photo, ce qui s’est avéré très confortable pour faire les photos tout en regardant l’éclipse pendant la phase totale. Pour la phase partielle, j’avais aussi un filtre solaire (bricolé par mon mari pour l’éclipse de 1999), que j’ai mis au bout de l’objectif.
La phase partielle dure suffisamment longtemps pour permettre d’ajuster les réglages au fur et à mesure que la luminosité baisse, ce que j’ai fait. Juste avant le début de la totalité, le croissant solaire est très fin, et j’avais un temps de pose de 1/60s et une ouverture à f/14. Puis, dès que la totalité a commencé, j’ai enlevé le filtre (vu qu’il était juste posé sur l’objectif, c’est très rapide) et j’ai continué à déclencher tout en regardant l’éclipse, et sans rien changer aux réglages.
J’ai eu le plaisir de constater que les réglages convenaient ; j’ai donc continué d’appuyer sur le déclencheur pendant les deux minutes sans rien manquer du spectacle. Encore un détail qui s’est révélé très pratique : l’appareil photo, comme beaucoup de modèles, a un écran inclinable : du coup, je n’avais pas besoin de me contorsionner pour regarder les photos, je pouvais y jeter un rapide coup d’œil tout en admirant l’éclipse. Bref, une vraie réussite pour un temps de préparation minime
10h21 : l’éclipse est totale. On distingue la couronne solaire et les protubérances.
10h23 : le soleil revient.
La fin de l’éclipse.
4. Et ensuite ?
L’éclipse se termine ; il est 11h43 heure locale.
Cette éclipse totale de soleil est probablement l’un des plus beaux spectacles qu’il m’ait été donné de voir. Ces photos ne rendent compte que d’une toute petite partie de la magie qui s’en dégage. Ce qui est le plus impressionnant, c’est de voir la couronne solaire se déployer à l’instant de la totalité. On la voit bouger, briller dans le ciel ; on devine les protubérances, les étoiles s’allument dans un ciel devenu sombre tout à coup.
Evidemment, deux minutes, c’est très court. La question que l’on se pose quand le soleil revient est, immanquablement : “c’est quand, la prochaine éclipse ?” Une autre éclipse aura lieu en juillet 2019, et sera visible depuis l’Amérique du Sud, notamment depuis l’un des grands observatoires astronomiques installés au Chili. Un peu trop loin pour nous cette fois. Nous avons préféré noter dans nos tablettes deux autres éclipses prévues dans quelques années : l’une en Espagne en août 2026 et l’autre (qui durera plus de 5 minutes) au nord du Maroc en 2027.
Et vous, avez-vous déjà vu une éclipse totale de Soleil ? Prévoyez-vous d’assister à l’une d’elles dans les années à venir ?
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