Les coulisses d’un shooting : photographier des fleurs
Dans ce nouvel article, je propose de dévoiler les coulisses d’un shooting photo. Cette photo de fleurs est l’une de celles que vous avez préféré le mois dernier sur Instagram.
J’ai repéré cette composition florale lors d’une virée à la jardinerie. J’adore les petites viola cornuta ; j’en achète chaque année. Cette composition est assez originale puisqu’elle associe des petits sedums bien verts avec les pensées. Evidemment, je sais déjà que je vais photographier cette composition florale ; je le fais à chaque fois.
1. Installation et mise en scène
Le lendemain, je dispose la composition dans un panier plus joli, puis je cherche un endroit du jardin où je pourrai la poser pour la photo. Je l’installerai ensuite près la porte d’entrée, mais pour la séance photo, ça n’ira pas. La façade de la maison est à l’ombre à cette heure-ci et, de toute façon, le crépis ne fera pas un joli arrière plan. Il est trop clair, et les petites fleurs ne se détacheront pas bien sur ce fond là.
Petit tour du jardin pour trouver le lieu adapté, mais il n’y a pas beaucoup de soleil. Je repère l’étagère à plantes installée sur la terrasse : elle n’est pas en plein soleil, mais est éclairée par quelques rayons qui traversent les arbres. C’est assez lumineux, ce sera très bien.
Pour l’arrière plan, je veux un fond le plus uni possible pour que le joli fouillis de la composition florale soit bien mis en valeur. Je vais faire plusieurs prises de vue, en faisant varier l’angle de vue et donc l’arrière plan : je choisirai celui qui fonctionne le mieux lorsque je sélectionnerai les photos.
2. Matériel et prise de vue
Comme les fleurs sont petites, j’équipe mon boitier de l’objectif macro (tous les détails techniques sont à la fin de l’article).
Premiers essais
Je me place au plus prêt des fleurs, comme à mon habitude. Les premiers clichés ne sont pas concluants : la viola cornuta est jolie, mais on ne voit pas le reste de la composition. De plus, sur cette première photo (essai 1, ci-dessous), la fleur principale se superpose à une autre fleur qu’on distingue mal. Ca donne un rendu peu lisible. Photo supprimée.
Sur la deuxième photo (essai 2), la petite pensée est bien isolée, bien éclairée, on voit un petit bout du panier. Mais les branches de sedum sont complètement absentes de la photo. La composition n’est pas mise en valeur. Je ne garde pas cette photo non plus.
En reculant de quelques pas, j’aurai une vue plus large de la composition florale. C’est mieux finalement. Je tourne aussi la potée. Le but est d’avoir deux petites fleurs suffisamment espacées, et qui se détachent bien du reste de la composition. Dans une autre situation, je tournerai plutôt autour du sujet, au lieu de le déplacer. Mais là, si je change complètement d’angle de vue, j’aurai une autre partie du jardin, moins uniforme, en arrière plan. Mieux vaut donc tourner le pot !
Un premier cliché donne un rendu plus équilibré mais le fond n’est pas idéal. Il est flou (merci l’objectif macro !) mais les branches de végétaux en arrière plan sont trop visibles et forment des lignes disgracieuses (essai 3). Je change donc légèrement d’angle de vue, afin d’avoir un fond plus uni.
Réglages
Si j’étais restée près du sujet, j’aurais dû choisir une petite ouverture (par exemple f/4 ou f/5) pour que la fleur soit entièrement nette.
Mais je me suis éloignée, comme on l’a vu plus haut. La zone de netteté est donc assez large pour englober toute la fleur. Et Je peux choisir une grande ouverture (f/3.2). J’aurai ainsi un arrière plan plus flou.
Mon appareil est réglé sur le mode priorité ouverture, et il calcule donc tout seul les autres paramètres du triangle d’exposition.
Avec ce réglage, le fond que j’ai choisi laisse apparaître un bokeh, pas trop marqué, devant lesquelles les fleurs se détachent suffisamment. Je suis satisfaite de ce dernier essai, ce sera la photo que je retiendrai pour ma publication.
Derniers essais
Je fais quelques autres essais supplémentaires, au cas où je changerai d’avis pendant la phase de post-traitement :
- une photo avec un angle de vue dirigé vers le bas (essai 4) : le fond est moins visible, mais les tiges de sedum sont plus hautes que la pensée, et donne un côté moins net à la photo que j’aime moins. En plus, il n’y a plus de soleil et la photo est, de ce fait, plus terne.
- une dernière photo avec une petite pensée toute seule sur le bord du panier, avec le même arrière plan flou. Je la conserve aussi celle-ci, je la posterai quelques jours plus tard (essai 5). Il faudra juste recadrer pour que la fleur ne soit pas en plein milieu de l’image et éclaircir un peu en post-traitement.
3. L’étape finale : le post-traitement
Pour le post-traitement, j’utilise la fonction “paramètres automatiques” de Lightroom : le résultat me convient. Je récupère ainsi des détails sur la fleur de gauche, qui était légèrement surexposée. Je n’ai pas besoin d’y passer plus de temps
Enfin, je choisis un recadrage carré : quand la photo est destinée à Instagram, je choisis le format carré, autant que possible. Evidemment, je ne m’interdis pas de poster une photo verticale, horizontale, voire un panoramique. Mais si le format carré fonctionne, je privilégie celui-là pour que la photo n’intègre mieux à mon feed. Ici, je m’assure que les deux fleurs sont à égale distance des bords du cadre. Et je recadre de façon à ce que la fleur de gauche, la plus visible, soit placée sur la ligne des tiers.
4. Conclusion
Et voilà, la séance photo est terminée, la photo est partagée. Ce sera ma photo la plus likée en octobre ! J’espère que tu as aimé cet aperçu des coulisses, et qu’il te donnera des astuces pour tes propres séances photo. Si tu as des questions ou si tu veux plus de précisions, les commentaires sont là pour ça !
Côté technique
J’utilise le boitier Olympus EM1-Mark III équipé d’un objectif Zuiko 60mm F.2.8 macro
Réglages :
- focale* 60 mm (120 mm en équivalent 35 mm)
- mode priorité ouverture avec f/3.2 – 1/200 s – ISO 200
* J’utilise un boitier Olympus hybride Micro 4/3 (dont le capteur est plus petit que celui d’un reflex plein format). La focale indiquée (ici 60 mm) est à multiplier par deux pour obtenir l’équivalence avec un reflex plein format (soit 120 mm).
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